Lindsey Vonn a montré à tout ceux qui avaient douté d’elle lors de son retour en compétition qu’elle restait une des meilleures skieuses de sa génération en remportant la descente de Saint-Moritz vendredi à 41 ans. La preuve que tout est possible si on travaille dur et qu’on se fait confiance. Réaction.

Lindsey Vonn a toujours démontré une énorme confiance en soi mais même elle ne s’attendait pas à écraser la concurrence comme elle l’a fait vendredi à Saint-Moritz. Une récompense pour tout le travail fait et pour avoir tenu bon lorsque beaucoup de gens doutaient d’elle. Et aussi un moment rempli d’émotions.

« J’ai eu mon papa au téléphone. Il a énormément pleuré. Il ne l’avait encore jamais fait à ce point dans ma vie. Ça veut dire beaucoup pour moi », a confié la championne à la SRF après sa foudroyante performance sur la piste Engiadina. « C’est une journée extraordinaire. Je ne pourrais pas être plus heureuse! J’ai beaucoup travaillé l’année écoulée pour tenter de revenir, et j’ai montré aujourd’hui à tout le monde ce dont je suis capable », a-t-elle continué au micro de la RTS. « Je me sentais bien cet été mais je ne savais pas à quel point j’étais rapide. Maintenant, je sais. »

« Montrer au gens… »

À 41 ans, l’étonnante Américaine a remporté sa 83e victoire sur le Cirque blanc. Et cela après une absence de cinq ans et avec une prothèse en titane partielle au genou droit. Lorsqu’elle a annoncé son retour à la compétition il y a un an, les critiques ont fusé, des anciens champions jugeant sa décision insensée. Mais Lindsey Vonn n’a jamais été quelqu’un qui prenait en compte les opinions négatives autour d’elle. La satisfaction de monter sur la plus haute marche du podium vendredi n’en était que plus grande.

« Je n’étais pas sûre de porter un dossard rouge encore une fois dans ma carrière », a observé celle qui compte pourtant quatre gros Globe de cristal et huit de descente. « C’est plutôt pas mal de commencer comme ça. Je vais continuer à montrer aux gens que tout est possible, qu’il faut continuer à croire en soi. C’est un nouvel exemple de ça. »

Une journée étrange

Lindsey Vonn avait peut-être un léger avantage sur les skieuses des autres nations lors de cette première descente de l’hiver, ayant pu s’entraîner à Saint-Moritz ces dernières semaines avec les Suissesses. Mais elle a tout de même été surprise de voir son écart (ndlr: 1″16 sur la leader à ce moment-là) en franchissant la ligne d’arrivée, poussant enfin un cri de joie et se laissant tomber par terre avec un énorme sourire. « La vitesse était là, mais je pensais avoir fait quelques fautes, les sauts sont allés trop loin », a-t-elle expliqué plus tard à l’ORF. « Et j’ai eu une journée étrange hier: j’ai gaspillé beaucoup d’énergie et je ne savais pas si j’aurais 100 % de puissance aujourd’hui. Mais cela a suffi. » Jeudi, Lindsey Vonn avait été stoppée en plein entraînement après la chute de Michelle Gisin et avait dû attendre une demi-heure pour pouvoir terminer le tracé.

Mais l’Américaine est dans la forme de sa vie, comme elle l’a déjà noté il y a deux jours dans la station grisonne. Elle skie sans douleurs et tout fonctionne parfaitement avec son matériel et ses entraîneurs, dont l’ancien champion Aksel Lund Svindal, qu’elle a engagé au printemps et qui ne tarissait pas d’éloges après sa course vendredi. « La façon dont elle a skié était assez incroyable. Elle met tellement de force dans son ski et elle est tellement propre. Elle me surprend, je suis impressionné », l’a félicité le Norvégien sur Eurosport.

De quoi attaquer les prochains jours en Engadine, où les dames ont encore deux épreuves de vitesse au programme. « Je skie mieux en super-G qu’en descente alors je me réjouis de la suite », assure d’ailleurs la championne. Elle a beau avoir le regard tourné vers les Jeux olympiques en février, il faudra composer avec une Lindsey Vonn plus forte que jamais en Coupe du monde cet hiver.

Sim Sim Wissgott