Vingt ans après avoir gagné sa première victoire à Val d’Isère, Lindsey Vonn fera une nouvelle fois partie des favorites de la descente et du super-G dans la station savoyarde. Mais au-delà du résultat, la skieuse américaine savoure pleinement sa seconde partie de carrière sur le circuit.
« On ne peut qu’avoir du respect pour ce que Lindsey (Vonn) accomplit. Pour moi, c’est une légende, elle m’a toujours beaucoup inspirée », admire Malorie Blanc, de 20 ans la cadette de la championne américaine. « Mon copain m’a fait remarquer que son âge était plus proche de celui de mes parents que du mien », rigole la Valaisanne. « Mais ce qu’elle réalise depuis son retour force le respect. » Et on ne peut qu’être admiratif, comme la skieuse d’Ayent, du comeback réussi de la skieuse californienne. En une année, elle a rapidement fait taire les critiques qui faisaient suite à son retour à la compétition, après une parenthèse de cinq ans hors du circuit.
À 41 ans, Lindsey Vonn, et son genou en titane, suscite l’admiration. Son podium lors du super-G des finales de Sun Valley a servi d’acte fondateur à son projet sportif. La semaine dernière, elle a remporté son 83e succès en Coupe du monde en triomphant sur la première descente de Saint-Moritz. Lors des entraînements de la descente de Val d’Isère, elle a encore prouvé être dans une forme de jeune première et il ne serait guère étonnant de la voir triompher une 8e fois dans la station savoyarde – et de repartir avec « Avalanche », le veau qui sera offert à la lauréate de la descente – 20 ans (!) après son premier succès sur la piste Oreiller-Killy.
Lindsey Vonn, on imagine votre plaisir de retrouver Val d’Isère, une station qui vous a souvent porté bonheur par le passé?
Oui, je suis vraiment très heureuse d’être de retour. J’ai même revu hier la femme qui m’avait offert mon premier veau en 2006, c’était super de la revoir. J’ai énormément de très beaux souvenirs ici. En tout cas, jeudi, lors du premier entraînement, je n’ai pas eu besoin de beaucoup de temps pour reconnaître la piste. Je sais exactement où aller. Et je prends beaucoup de plaisir.
Vous parlez de votre première victoire ici, il y a presque vingt ans. On ne va pas compter les années depuis que vous êtes sur le circuit, mais quel parcours incroyable depuis deux décennies.
C’est fou. J’ai commencé à courir en Coupe du monde en 2001 (ndlr: même plus tôt puisque son premier départ sur le circuit date du 18 novembre 2000 à Park City) et je suis toujours là aujourd’hui. Ça fait beaucoup d’années. Tous ces endroits sont remplis de souvenirs incroyables et c’est vraiment spécial de revenir ici une dernière fois (ndlr: la skieuse compte ranger ses skis pour de bon à la fin de l’hiver), de se rappeler tout ce que j’ai accompli et aussi d’avoir la possibilité de terminer ma carrière au sommet.
Cette seconde partie de carrière contraste-t-elle avec vos dernières années sur le circuit en 2018 et 2019?
Oui, complètement. Quand j’ai arrêté la première fois, ma dernière saison était horrible. J’avais mal partout, je souffrais et je ne prenais aucun plaisir. Aujourd’hui, j’ai une seconde chance de vraiment bien refermer ce chapitre. Je donne tout chaque jour, mon corps se sent incroyablement bien, j’ai une équipe fantastique et surtout c’est fun. Vraiment fun. J’ai l’envie de profiter de chaque seconde ici. Je ne sais pas s’il y aura un veau ce week-end, je l’espère. J’aimerais bien en ajouter un de plus à ma collection parce que les autres sont malheureusement décédés depuis longtemps…
À vous entendre, on a le sentiment que le plaisir est devenu une priorité. Avant même le résultat?
Clairement. Je ne ferais pas tout ça si je ne prenais pas du plaisir. Ce sport demande trop de sacrifices pour souffrir. Je fais ça parce que j’aime ça.
Qu’est-ce qui vous procure encore le plus d’émotions aujourd’hui ?
L’adrénaline au départ, être avec mon équipe, les déplacements, revoir des gens que je n’ai plus revus depuis des années. Je suis vraiment très reconnaissante de pouvoir vivre cette opportunité incroyable et j’essaie de profiter de chaque instant.
Johan Tachet, Val d’Isère
