Après plusieurs mois à attendre sa chance, le fondeur Fribourgeois Pierrick Cottier s’apprête à découvrir la Coupe du monde sur le 10 km skating de Davos.
Dimanche, Pierrick Cottier prendra le départ du 10 km skating de Davos. Une première en Coupe du monde pour le fondeur de 21 ans du Ski-Club Im Fang, membre du cadre B de Swiss-Ski… et producteur de lait de formation. Une sélection qu’il a apprise en même temps que tout le monde. «J’ai vu la liste ce matin (ndlr : lundi). Quand j’ai vu mon nom, ça m’a vraiment fait plaisir. Ça fait déjà deux ans que je rêve d’être en Coupe du monde.» Ses résultats du week-end précédent à Planica en Continental Cup – une 11e et une 18e place – lui avaient donné de bonnes raisons d’y croire. «Oui, je m’y attendais un peu. J’étais souvent dans les trois, quatre meilleurs Suisses. Mais tant que ce n’est pas officiel, je préfère rester calme. L’année passée, je pensais aussi que ça allait passer… et finalement non. Alors cette fois j’ai pris mon mal en patience.»
Un été chargé et un nouveau coach
Cette sélection, il la doit aussi à une préparation efficace. Avec un changement important, l’équipe a accuelli un nouveau coach, l’Estonien Peeter Kümmel. «Au début, il faut se connaître, savoir comment on veut travailler. Et puis au final, ça a un peu changé parce qu’un coach différent, mais ça apporte une autre approche et ce n’est pas si mal. J’ai vraiment fait un super été. Beaucoup d’heures et surtout des heures plus intenses que les autres années. C’est ça qui m’a fait avancer.»
Même s’il n’habite pas à Davos comme beaucoup d’autres athlètes, il ne voit pas ça comme un désavantage. «Moi j’aime rentrer à la maison. Voir les vaches, aller un peu à la ferme… ça me fait du bien pour la tête. Et parfois, m’entraîner tout seul, j’adore. Je ne parle pas, je me concentre que sur moi, sur ma technique. Je suis dans ma bulle. C’est un bon équilibre avec l’entraînement en équipe.»
Un objectif précis
Dimanche, il ne veut pas se contenter de faire de la figuration. «Je ne vais pas au départ juste pour dire que j’ai fait une Coupe du monde. J’ai un objectif en tête, mais je ne vais pas annoncer de rang, c’est ma première fois. Le but, c’est de montrer mon meilleur ski et de donner tout ce que j’ai. Après, le résultat sur le papier, ce n’est pas moi qui décide. Par contre, j’aimerais vraiment être dans les trois meilleurs Suisses. Ça, c’est important pour moi.»
Le tracé de Davos, il le connaît et l’apprécie. «Je ne me prends pas trop la tête avec les parcours, mais celui-là est vraiment sympa. Il y a une grosse montée, puis une longue descente. Ça me va parfaitement. Je suis assez fort dans les montées, et aussi dans les descentes, donc ça devrait bien me convenir.» De la COC – la Continental Cup, c’est à dire la Coupe d’Europe – à la Coupe du monde c’est un univers totalement différent et pour lui, la différence est claire. «En COC, tu cours contre l’équipe B des nations. Là, en Coupe du monde, tu as les meilleurs de chaque pays. C’est vraiment le niveau maximum. Courir contre un Johannes Høsflot Klæbo c’est quand même spécial.»
Un résultat qui pourrait ouvrir une porte
Une belle performance dimanche pourrait lui offrir une autre chance dans l’hiver. «Peut-être le Tour de Ski si je fais vraiment un résultat énorme. Peut-être une autre Coupe du monde surtout à Goms où il y a plus d’opportunités pour les Suisses. Mais il n’y a pas beaucoup de places. Même si je fais une bonne course, je ne vais pas faire toute la saison en Coupe du monde. Je retournerai en COC, c’est normal.» Pour l’instant, Pierrick Cottier profite simplement du moment. «C’est quand même cool d’être enfin sélectionné une fois», sourit-il.
Sophie Rey
