On ne les voit jamais mais ils jouent un rôle essentiel. Les physiothérapeutes participent grandement à la réussite sportive des skieurs. On en a parlé avec Laura Herr, physiothérapeute de l’équipe suisse masculine de slalom en Coupe du monde. A ses côtés, la skieuse de La Fouly Delphine Darbellay, qui a pris ses premiers départs en Coupe du monde l’hiver dernier, est venue donner de ses nouvelles.
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La domination
Quatre manches de course, quatre meilleurs temps : depuis le début de la saison, l’Américaine Mikaela Shiffrin a signé un sans-faute. A Gurgl, elle s’est offert un 103e succès en Coupe du monde. «La voir skier de cette manière en slalom est incroyable», admire Delphine Darbellay. Alors que l’Américaine domine le slalom féminin, le slalom masculin est bien plus ouvert. Ici, il n’y a pas d’ultradominateur. «C’est très serré. Il y a entre vingt et vingt-cinq athlètes qui peuvent gagner la course. C’est impressionnant», ajoute Laura Herr. Sur les deux premiers slaloms de la saison, trois hommes qui n’étaient encore jamais monté sur un podium de Coupe du monde se sont d’ailleurs hissés parmi les trois plus rapides: le Finlandais Eduard Haalberg à Levi, le Français Paco Rassat et le Belge Armand Marchant à Gurgl.
La blessure
Depuis l’été dernier, Delphine Darbellay doit composer avec des maux de dos. «C’est assez compliqué comme situation», relève la vice-championne du monde en parallèle par équipe de l’an dernier qui avait aussi pris ses premiers départs en Coupe du monde. «On cherche la nature exacte du problème depuis le mois de juin. J’ai testé beaucoup de choses, j’ai vu beaucoup de personnes différentes. Pour l’instant, on n’a pas de réponse concrète», regrette-t-elle, sans perdre espoir. «Il faut avancer petit à petit. Ça prend du temps et il faut de la patience.» A l’heure actuelle, Delphine Darbellay n’a pas encore pu reprendre l’entraînement. «C’est vrai que le dos est un grand problème, surtout chez les skieurs», observe Laura Herr. «Comme dans le cas de Delphine, il n’y a parfois pas une cause directe et mentalement, ça peut être compliqué.»
Les rôles
Le rôle d’un physiothérapeute va au-delà des soins, comme le rappelle Delphine Darbellay. «On a une relation assez importante avec les physios qui sont toujours là pour nous soutenir, pour discuter, pour nous mettre en confiance. Même en cas de petits bobos, ça fait du bien d’en parler et de comprendre ce qu’on a», explique celle qui rappelle que dès que les athlètes passent dans le cadre C, il y a un suivi régulier avec un physiothérapeute. Ce physiothérapeute, Laura Herr en l’occurrence avec les slalomeurs suisses, qui se retrouve aussi sur les pistes d’entraînement et de compétition.
«Je suis au contact des entraîneurs au départ avec une radio, pour des raisons de sécurité notamment. Au départ, j’essaie aussi de réduire un peu le stress des athlètes et entre les deux manches, certains athlètes peuvent demander un massage ou une mobilisation», explique encore la spécialiste de la santé. «Les jours d’entrainement, je suis aussi sur la piste le matin et l’après-midi, les slalomeurs ont leurs séances de physio », détaille-t-elle.
Le déménagement
Allemande d’origine, Laura Herr a rejoint Zurich après ses études en Sciences du sport. En 2020, elle a rejoint à 100% Swiss-Ski. Désormais, elle est établie en Valais. «Je peux profiter des montagnes et faire de l’alpinisme comme ça», sourit-elle. «Plus sérieusement, ce n’était pas une obligation de déménager ici. Mais comme la majorité des slalomeurs habitent en Valais, c’est quand même beaucoup plus simple. Cela m’évite de devoir faire des aller-retours entre Zurich et le Valais toutes les semaines.» Au sein de l’équipe, elle est aussi la seule femme. Une situation qui lui convient parfaitement. «Bien sûr que certains jours ne sont pas faciles, mais je me sens bien dans l’équipe. L’ambiance est idéale, c’est important », explique celle qui reconnaît qu’il faut tout de même faire preuve de caractère. «Je dirais qu’il faut un caractère fort oui.»
Gregory Cassaz/Le Nouvelliste
Les émission de la saison 3:
4 – Thomas Bussard et Jean-Philippe Fartaria
3 – Malorie Blanc, Patrice Morisod, Loane Dubuis et Julien Dubosson
2 – Loïc Meillard
1 – Wendy Holdener et Alexis Pinturault
