La jeune Croate a beau avoir conquis le Cirque blanc, elle garde fermement les pieds sur terre, tout en visant toujours plus haut. Après le Globe du slalom, elle brigue une médaille olympique. Entretien.
« Je suis là pour une médaille, c’est tout. » Zrinka Ljutić ne fait pas dans la fausse modestie : aux Jeux olympiques en février, elle a bien l’intention de monter sur le podium. À 21 ans, la Croate est la nouvelle star du slalom. Après une première victoire en Coupe du monde à Semmering en décembre dernier, elle en a aligné deux autres pour terminer la saison avec le Globe de la spécialité. Mais pas un soupçon d’arrogance chez la jeune skieuse, qui paraît beaucoup plus mûre que son âge : Zrinka Ljutić a juste une confiance énorme. Elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle peut accomplir. Dans un premier temps, cela veut dire faire encore mieux que l’hiver dernier.
« Je veux être la meilleure, et faire ce qui est nécessaire pour y arriver. Je ne sais pas si j’y arriverai cette saison ou la saison d’après, mais c’est pour ça que je suis là », nous a-t-elle expliqué lors de la journée médiatique de sa marque Atomic à Bergheim, près de Salzbourg. Le Globe « est un super souvenir, mais c’est derrière moi maintenant et je regarde déjà de l’avant. »
« Je sais gérer la pression »
Souvent comparée à Mikaela Shiffrin pour son style de ski, Zrinka Ljutić aura droit a une pression décuplée cet hiver suivant son premier trophée parmi l’élite. « Mais ça fait partie du jeu, et je l’ai voulu », note celle qui a déjà été sacrée championne du monde junior de slalom en 2022 et qui sera de nouveau une des principales concurrentes de Camille Rast. « J’ai de la chance de ressentir cette pression, parce que cela veut dire que je suis là où je veux être. Donc cela a son prix, mais je le prends bien, je sais le gérer. » Elle a beau dire que la chasse au Globe l’hiver dernier – décidée lors de la toute dernière course à Sun Valley – était une « bataille de nerfs », Zrinka Ljutić ne semble pas en avoir.
Et elle aura l’occasion de le prouver une fois de plus à Milan-Cortina en février. Avec l’avantage que ce ne seront pas ses premiers Jeux olympiques: la native de Zagreb était déjà du voyage à Pékin il y a quatre ans, finissant 25e du slalom et 28e du géant. « J’étais complètement dispersée », rigole-t-elle en se souvenant de son excitation à l’idée de participer. « Cette fois-ci ce sera différent, je peux aborder ces Jeux olympiques avec plus de calme. »
Une bonne préparation en Argentine
Mais d’abord, ce sont les courses de Coupe du monde qui vont demander toute son attention. « Le seul moyen d’être prête pour les Jeux, c’est de prendre chaque course l’une après l’autre, faire de mon mieux et garder ma forme et ma constance pour pouvoir ensuite recréer ça aux Jeux », a noté la championne, qui s’est entraînée cet été pendant un mois à Ushuaïa, en Argentine, où elle a pu déjà mettre beaucoup de choses en place. Le rêve olympique peut attendre. « Je n’y pense pas trop, j’ai encore trop de choses à faire d’ici là. »
Sim Sim Wissgott, de retour de Bergheim
