Tanguy Nef, Marc Rochat et Luca Aerni partageaient un même sentiment de frustration après la première manche du slalom de Val d’Isère. Entre éliminations et non-qualification, les trois hommes se montraient naturellement déçus au moment d’analyser leur performance.

Les slalomeurs suisses ont connu des fortunes diverses lors de la première manche du slalom de Val d’Isère. Loïc Meillard a skié sur la lancée de son succès en géant, en signant le meilleur temps, Daniel Yule se classe dans les quinze, Ramon Zenhäusern (21e) participera à sa première seconde manche de la saison et Matthias Iten (30e) aura l’occasion de marquer ses premiers points en Coupe du monde. En revanche, ce n’est pas passé pour trois athlètes helvétiques.

À commencer par Tanguy Nef. Le Genevois, très rapide puisqu’il possédait le 8e temps au dernier chrono intermédiaire, a connu l’élimination sur la fin du parcours. « Je me suis regardé skier. J’étais un peu attentiste et l’erreur est arrivée. J’étais un peu dans l’analyse de ce que j’étais en train de faire, plutôt que de l’exécuter. C’est un peu une faute professionnelle », regrettait le récent 5e du slalom de Gurgl qui ne s’est pas « senti à l’aise » sur cette Face de Bellevarde qui se refuse toujours à lui. En cinq participations à Val d’Isère, il n’a jamais franchi à deux reprises la ligne d’arrivée. « Les statistiques ne parlent pas en ma faveur. À l’entraînement, j’étais bien, mais on dit toujours que la course est un autre sport. Je passe à côté aujourd’hui. »

Marc Rochat: « Je l’avais enfin, cette putain de piste »

La frustration était également de mise pour Marc Rochat. Le Vaudois, qui avait la qualification dans les jambes, a également quitté le parcours. Malgré la colère qui l’animait, le skieur de Crans-Montana ne s’est pas caché. « Je me sentais bien sur cette piste. Je ne peux pas enfourcher comme cela. Franchement, je suis dégoûté. Je l’avais enfin, cette putain de piste », peste Marc Rochat qui a tout de même montré du ski rapide avant son élimination. « Je n’ai pas besoin de convaincre qui que ce soit. Aujourd’hui, je voulais prendre du plaisir et ce fut le cas. Je me sentais relâché. Mais le slalom, c’est le slalom. Parfois, on aimerait voir un tout petit peu la lumière et avoir un tout petit peu de chance de son côté pour faire basculer les choses. »

Luca Aerni n’a pas non plus passé le cut. Le 2e du géant de samedi est resté à distance respectable de la 30e place, accusant sept dixièmes de retard sur son compatriote Matthias Iten. « Il y a eu de bons virages, mais il me manque toujours un peu de fluidité. En géant, j’arrive à laisser aller les skis, mais en slalom, je les mets toujours un peu trop en travers », analyse le Valaisan qui va tout de même quitter la station savoyarde avec de beaux souvenirs après être monté sur le deuxième podium de sa carrière. « Sur le moment, je ne peux pas être content, mais je sais que lorsque je serai dans la voiture, je serai très content. »

Johan Tachet, Val d’Isère