La médaille aux Mondiaux de Saalbach a enlevé un poids à Marc Rochat. À Levi ce dimanche, le Vaudois lance sa saison plus serein et confiant que jamais. Entretien.

À la veille de la nouvelle saison, Marc Rochat est en grande forme et content de son ski. Surtout, il est serein. Que ce soit la médaille de bronze qu’il a remportée dans le combiné par équipe aux Mondiaux de Saalbach, le travail mental qu’il fait depuis plusieurs années avec un psychologue, ou le fait d’être devenu papa au printemps : le Vaudois aborde le premier slalom de l’hiver à Levi avec une confiance et un plaisir certains.

Marc Rochat, la saison de slalom débute enfin. Quels sont vos sentiments?

Électriques comme toujours. C’est la première course, on est tous excités de voir où on se situe, comment ça va. La première course est toujours un moment particulier, mais c’est aussi la raison pour laquelle on s’entraîne. On voit enfin le bout du tunnel et on va pouvoir mettre en jeu le travail qui a été établi.

Votre relation avec Levi n’est pas forcément la meilleure ?

Oui et non. J’ai fait de belles courses ici, d’autres moins bonnes. Ça ne définit pas ma relation de manière négative. Ce ne sont certainement pas mes conditions favorites, mais je sais que je suis capable de skier fort là-dessus. La question, c’est toujours en tant que compétiteur de savoir laisser l’ego un peu de côté, ne pas réinventer la roue et mettre en place ce qui fonctionne. Pour l’instant, ça ne marche pas trop mal. Donc on va tâcher de le faire ce dimanche.

Vous avez dit que cet été était le premier depuis longtemps où vous avez été sans douleur, l’esprit clair et un bon moral. C’est très positif!

Ça fait du bien ! Parce qu’à 32 ans, avec une quinzaine d’années de compétition à haut niveau dans le sac à dos, ça commence à être lourd. Et d’être conscient que le corps, malgré tout, continue à fonctionner, qu’on est capable de se battre contre des jeunes athlètes de 20 ans, c’est bon pour le moral et pour l’ego. Du coup, c’est très positif. Je suis aussi conscient que ma carrière n’est pas éternelle, et du coup, ça me donne un goût supplémentaire sur le simple fait d’être ici et de pouvoir profiter de tous les moments qui me restent à vivre dans cette vie-là.

La médaille à Saalbach aux Championnats du monde, est-ce qu’on peut dire que c’était un petit déclic ou que cela a ôté un peu la pression ?

Je ne dirais pas un déclic, mais ça a certainement levé certaines conclusions qui étaient pour moi nécessaires pour pouvoir tourner la page le moment venu. Ce n’est pas encore le moment, mais ça fait du bien d’avoir enfin quelque chose de concret, de tangible dans les mains, un résultat qui est digne du travail et du temps que j’ai investi dans cette vie-là. Ça m’enlève un besoin: j’ai atteint le plus haut niveau de mon sport, j’ai une médaille aux Championnats du monde, qui est le plus gros événement de notre sport. Qu’est-ce qui vient après ça ? Potentiellement de meilleurs résultats, et si ce n’est pas le cas, tout va bien aussi.

Quels sont donc vos objectifs pour cette saison ?

Il n’y a pas d’objectif ou de placement concret. J’ai toujours skié plus fort quand j’ai pris du plaisir et quand je me suis concentré sur moi-même, et je vais continuer à le faire au mieux.

Sim Sim Wissgott, Levi