L’élimination de Malorie Blanc, qui a manqué une porte, lors du super-G des finales de Sun Valley est anecdotique. La Valaisanne de 20 ans vient de conclure son premier hiver sur le front de la Coupe du monde lors duquel elle a fait partie des grandes révélations. « C’était juste incroyable », sourit la skieuse d’Ayent. « Quand j’y repense, à l’origine, je n’étais pas certaine de pouvoir faire une course à ce niveau avant le début de l’hiver et au final, j’ai pu faire pratiquement toute la saison, c’était le plan parfait pour revenir d’une blessure au genou. Je ne peux qu’être reconnaissante. »

La championne du monde juniors de super-G de l’hiver dernier retrace le cours de sa saison. De ce baptême frustrant sur le Cirque blanc conclu par une élimination à Saint-Moritz, – « J’étais déprimée » – jusqu’à la qualification pour les finales de Sun Valley, en passant par une première apparition à des Championnats du monde, Malorie Blanc a dépassé toutes les attentes. « Me retrouver aux États-Unis pour les finales dans deux disciplines me rend fière. »

Le souvenir de Sankt Anton

Avec pour point d’orgue de cette saison magnifique, un premier podium parmi l’élite à Sankt Anton, alors que Malorie Blanc participait à sa toute première descente sur le circuit. « C’était fou », lance-t-elle avec du recule. « J’ai encore les émotions en tête. Cela donne envie de revivre ces moments, mais il faut savoir rester patiente. » À cette 2e place, presque suprenante en Autriche, s’ajoutent aussi un 9e rang, toujours à Sankt Anton mais en super-G, ou encore une 12e place lors du super-G mondial de Saalbach. Une première saison plus que réussie.

L’évolution de la talentueuse skieuse, qui a terminé dans le top 20 au classement final de la descente, a été impressionnante, d’autant plus lorsque l’on songe qu’elle avait été victime d’une déchirure du ligament croisé antérieur, ainsi que d’une déchirure du ménisque externe et d’une distension du ligament latéral interne au genou gauche en février 2024 à Crans-Montana. « J’ai eu le sentiment que je pouvais skier à fond. Après, inconsciemment, parfois il se peut que l’on ne soit pas à 100%. D’après ce que j’ai pu entendre, avec une préparation complète, il y a moyen d’être encore plus en forme l’hiver prochain. »

Des ambitions légitimes

La prochaine saison justement sera celle de la confirmation pour Malorie Blanc qui se réjouit déjà « de travailler » pour encore franchir une étape, notamment en super-G. « Je reste sur ma faim dans cette discipline où j’étais performante en Coupe d’Europe. J’aimerais prendre ma revanche », poursuit la skieuse qui sait déjà où elle souhaite mettre l’accent. « J’aimerais apprendre à mieux glisser. Si j’ai des objectifs de ski purs et durs, les résultats vont suivre. » Son talent doit naturellement la conduire sur les podiums ces prochains hivers. « Il faut rester simple, garder les pieds sur terre et cela devrait bien se passer. »

Johan Tachet, Warm Springs