Alors qu’une polémique était née de l’absence d’hélicoptère de secours lors de l’entraînement de descente de mardi à Beaver Creek, Markus Waldner a tenu à mettre les points sur les « i ». Par ailleurs, il est très probable que la descente se déroule finalement jeudi et le super-G vendredi dans le Colorado.

La tension était de mise ce mardi soir à Beaver Creek lors de la réunion des chefs d’équipe, qui précède chaque jour de compétition. À la veille du deuxième entraînement de descente prévue dans la station américaine, une parution sur la page web de la Krone, quotidien autrichien, n’a pas du tout plu à la FIS et à son directeur des courses de Coupe du monde masculines Markus Waldner. Dans l’article en question, plusieurs athlètes autrichiens regrettent le manque de sécurité de l’entraînement disputé dans la journée.

Pour Marco Schwarz, Vincent Kriechmayr et Cie, le souci venait de l’absence d’hélicoptère, condition selon eux sine qua non à l’organisation d’une course et donc d’un entraînement officiel chronométré. La très longue journée de mardi a été longuement perturbée sur la Birds of Prey par une météo capricieuse (neige, brouillard, etc.) et l’hélicoptère habituellement présent au bas de la piste ne l’était pas. Markus Waldner a donc préféré refaire la chronologie de la journée en ce qui concerne le cas sensible, qui est donc la suivante.

Le règlement respecté

À 9 heures, les médecins des différentes équipes se sont réunis sous la houlette du responsable médical local. Il leur a été signalé que dans les conditions actuelles, l’hélicoptère ne pouvait pas voler, la visibilité n’étant pas suffisante. La FIS a alors décidé de mettre en place un « plan B », qui prévoyait que les éventuels blessés soient rapidement pris en charge en voiture ou en ambulance et transportés à Vail (ndlr: à une vingtaine de minutes de route). « Ils auraient reçu les mêmes soins qu’à Denver, les médecins étaient prêts, on nous l’a assuré », a rassuré Markus Waldner.

Concrètement, l’hélicoptère était en stand by à Beaver Creek, mais le pilote n’a pas voulu s’envoler pour être en bord de piste de peur de ne pas pouvoir repartir en raison de la météo. Selon la situation, il aurait toutefois pu le faire. Surtout, le patron de la Coupe du monde masculine était remonté contre les athlètes qui ont parlé aux médias sans connaître le règlement. « Ce n’est pas obligatoire d’avoir un hélicoptère s’il existe un plan B, c’est déjà arrivé plein de fois! », s’est exclamé l’Italien. Pour la petite histoire, tout est bien qui fini bien puisque les 76 athlètes au départ ont tous rejoint la ligne d’arrivée sains et saufs.

Des conditions météo très compliquées

Ce n’était pas gagné, puisque la piste n’était pas en parfaite condition ce mardi. « Il y avait 30 centimètres de neige fraîche », rappelle Markus Waldner. « On savait que ce serait une journée difficile, mais ont ne s’attendait pas à ce qu’elle le soit autant. » Entraîneur en chef de l’équipe de Suisse masculine, Tom Stauffer s’est félicité d’avoir pu terminer cet test chronométré, qui permet désormais d’envisager toutes les possibilités de programmation puisque, faut-il le rappeler, un entraînement officiel est obligatoire avant toute descente.

Car mercredi, la situation ne s’annonce guère meilleure. Il devrait neiger entre 5 et 8 centimètres durant la nuit, puis les flocons tomberont encore dans la matinée et jusqu’à une quinzaine de centimètres sont attendus dans l’après-midi. Difficile d’imaginer un entraînement dans ces conditions même si la FIS et les organisateurs locaux ont promis de « travailler dur ». Concrètement, une décision sera prise tôt dans la matinée, dans le Colorado.

La descente jeudi, le super-G vendredi?

Le programme devrait par ailleurs être passablement bousculé à Beaver cette année. Après l’annulation d’une descente il y a quelques jours déjà, celle de vendredi devrait être avancée à jeudi, puisque les conditions météorologiques sont correctes (c’est d’ailleurs le seul jour dans ce cas cette semaine). Le super-G pourrait lui aussi être avancé de samedi à vendredi, puisque les prévisions sont légèrement meilleures. Le géant, lui, devrait rester agendé à dimanche. « On est vraiment sous pression avec la météo », a confirmé Markus Waldner. La FIS doit également composer avec les souhaits des diffuseurs, pas forcément ravis de devoir modifier leurs programmes (en prime time en Europe). Mais le ski est un sport d’extérieur et qui dit sport d’extérieur, dit imprévisibilité.

Ce qui est certain, c’est qu’afin d’assurer la sécurité des athlètes et de leur laisser plus de marge pour freiner, la ligne d’arrivée va être remontée de quelques mètre et installée à la hauteur de la dernière porte de l’entraînement. Pour rappel, l’arrivée est fixée cette année en-dessous du saut du Golden Eagle, largement remontée par rapport à ce qui se fait habituellement en raison du faible enneigement.

Laurent Morel, Beaver Creek