« Combien de disparitions tragiques allons nous devoir vivre avant d’enfin ouvrir le débat sur le sujet de la sécurité, notamment lors des entraînements? » Adrien Théaux a lancé un véritable et légitime coup de gueule après la chute mortelle dont a été victime l’Italien Matteo Franzoso à l’entraînement au Chili il y a une dizaine de jours. « Par respect pour ceux qui l’ont payé de leur vie, il est temps que toutes les instances se mettent autour d’une table pour trouver des solutions ! », poursuit le Français sur ses réseaux sociaux.

Plusieurs athlètes, actuels et anciens lui ont emboîté le pas, à l’image de Marco Büchel qui demande « des action concrètes et immédiates » à travers notamment des financements pour « aider les stations et les fédérations » à se doter de filets de sécurité. La solution de l’ancien champion liechtensteinois: « Si la FIS couvrait entre 50% et 80% des infrastructures nécessaires, les stations et les fédérations le reste, alors la sécurité s’améliorerait instantanément. Ce n’est pas compliqué. Cela demande du leadership, du courage et de la responsabilité. Chaque saison sans action met davantage de vies en danger ! Il est temps de passer des paroles aux solutions ».

Des premières mesures

Cette question de la sécurité était d’ailleurs au centre des discussion du Conseil de la FIS mercredi à Zurich. « C’est notre priorité absolue. Rien d’autre ne peut rivaliser avec cela. S’il existe une organisation capable de montrer la voie en matière de sécurité, c’est bien la FIS. C’est notre devoir », a lancé Johan Eliasch, le Président de la FIS, lors des débats. Dans un premier temps, plusieurs leviers d’action ont été mis en place: L’homologation des pistes d’entraînement, la réglementation des normes et des protocoles de sécurité des équipements et le renforcement de la formation et de la sensibilisation en matière de sécurité. La FIS promet que des actions concrètes vont être menées ces prochains mois en coordination avec les fédérations nationales.

L’accident fatal de Matteo Franzoso fait suite à ceux de sa compatriote Mathilde Lorenzi il y a moins d’un an et de la jeune française Margot Simond en avril dernier. David Poisson avait lui également perdu la vie à l’entraînement à Nakiska (CAN) en 2017. « Il faut que ça s’arrête. Vous ne pouvez pas partir skier et ne jamais revenir à la maison. Les mots ‘destin’ et ‘malchance’ n’ont pas leur place dans le vocabulaire d’un sportif », a rappelé Lucrezia Lorenzi, la soeur de Mathilde Lorenzi à l’annonce du décès de Matteo Franzoso.

Les courses de Coupe du monde ne sont pas épargnées pour autant en matière de sécurité. On se rappelle notamment ces dernières années des graves chutes d’Urs Kryenbühl à Kitzbühel en 2021 ou, dernièrement, de Cyprien Sarrazin à Bormio.

Johan Tachet