Cyprien Sarrazin est de passage à Val d’Isère ce week-end. Gravement blessé l’hiver dernier à Bormio, le descendeur français a remis les skis la semaine dernière.

Au bas de la Face de Bellevarde, Cyprien Sarrazin est un spectateur attentif du géant de Val d’Isère. « Je suis là pour encourager les copains que je n’ai pas vus depuis un petit moment », sourit le descendeur français, toujours convalescent, après son énorme crash à Bormio il y a près d’un an. « Quand je revois la chute, je me dis que je m’en sors bien avec mes genoux. Je n’ai eu qu’un ligament déchiré et aujourd’hui, je n’ai plus de problème avec la tête. »

Lundi dernier, à Courchevel, le double vainqueur des descentes de Kitzbühel en 2024 a rechaussé les skis pour la première fois depuis son accident. « J’avais peur d’avoir mal aux genoux avec mes problèmes de cartilage, de ne pas pouvoir faire du ski comme je le souhaitais. Mais au final, c’était une belle journée de reprise où j’ai pu retrouver les sensations de glisse sur la piste. » Il n’était pas question d’appuyer, encore moins de passer des piquets, mais uniquement « de prendre du plaisir ».

Revoir Odi

Cette notion de plaisir revient fréquemment dans la bouche de Cyprien Sarrazin. « C’est comme cela que j’ai envie d’amorcer mon retour, de pouvoir aller skier lorsque j’en ai envie. » C’est d’ailleurs en se levant lundi matin que le skieur tricolore a décidé de retrouver la neige, « sur un coup de tête ». Aujourd’hui, il ne pense pas encore à son retour à la compétition. Loin de là. « J’ai envie d’ancrer cette étape de ma carrière. Prendre mon temps, retrouver les sensations et profiter avant tout. Avec les courses, les entraînements, on a plus le temps de se faire plaisir. »

En attendant, le Français de 31 ans pratique le VTT et peaufine quotidiennement sa condition physique pour préparer au mieux son retour sur les skis. Entre deux séances, il ne rate aucune course à la télévision. « J’ai tout regardé jusqu’ici. » Et à Val d’Isère, il espère trouver le temps de papoter avec son pote Marco Odermatt. « Je sais qu’il a un agenda chargé, mais je vais essayer de ne pas lui laisser le choix qu’on se voit », se marre Cyp’ qui aimerait bien voir « Odi », comme lui, sur le haut de l’affiche sur la Streif. « Je serai d’ailleurs à Kitzbühel ». Sur la terre de ses exploits, pour prendre du plaisir et rallumer doucement la flamme.

Johan Tachet, Val d’Isère