Le ski suisse avait toujours pu placer au moins une athlète dans le top 15 d’une descente de Coupe du monde depuis 2012 et une course disputée à Rosa Khutor en Russie. Cette série a pris fin à Val d’Isère, mais elle n’inquiète pas Beat Tschuor. L’entraîneur en chef de l’équipe de Suisse féminine, qui, malgré les absences de ses cadres, attend toutefois davantage de ses skieuses.
107! C’est le nombre de descentes dames successives lors desquelles on a retrouvé au moins une skieuse suisse parmi le top 15. La dernière fois que cela s’était produit, c’était le 18 février 2012 à Rosa Khutor. Pour le clin d’œil de l’histoire, Lindsey Vonn avait déjà terminé 3e sur la piste russe. Comme ici à Val d’Isère, là où cette série helvétique a pris fin, puisque les meilleures représentantes helvétiques sur la piste Oreiller-Killy ont été Delia Durrer et Jasmine Flury, qui se sont partagées la 18e place. « Delia était tombée ici-même il y a deux ans. Jasmine est sur une pente ascendante et Malorie disputait sa première descente ici à Val d’Isère », positivait dans un premier temps Beat Tschuor, l’entraîneur en chef de l’équipe de Suisse féminine.
Ça, c’est pour le côté pile. Le côté face est moins reluisant pour le coach helvétique, qui doit composer avec les blessures de Lara Gut-Behrami, Corinne Suter et Michelle Gisin, les trois leaders de l’équipe de Suisse de vitesse. « On ne peut pas se cacher derrière les absentes », poursuit-il. « Les attentes sont clairement plus élevées, notamment de la part des autres athlètes. Les filles plus expérimentées devraient tirer le groupe vers le haut et ce n’est pas suffisamment le cas pour le moment. »
Patience et sérénité pour avancer
En l’absence des trois têtes d’affiche, Beat Tschuor est confronté à une nouvelle réalité, celle qu’il espérait ne pas devoir gérer avant deux à trois ans et le retrait des pistes annoncé des stars du ski suisse féminin. « Je suis réaliste compte tenu de la situation. Le staff technique est mis au défi. Nous devons rester calmes et donner du crédit pour travailler avec les jeunes. Elles ont montré de belles choses. Pas uniquement Malorie (Blanc), mais Janine Schmitt a montré une belle progression et Stefanie Grob n’est pas loin non plus même si elle n’était pas présente à Val d’Isère. »

Beat Tschuor est satisfait de la relève, mais attend davantage des autres athlètes. (JT/SkiActu)
Pour le moment, il n’y a pas péril en la demeure. « Je ne suis pas inquiet », certifie le coach grison. « Je m’inquiéterais si la dynamique globale n’était pas bonne, mais ce n’est pas le cas. Il serait faux de parler d’inquiétude. Dans ce métier, se faire du souci n’aide pas. Nous avons simplement besoin de temps » Pour Beat Tschuor, les maîtres mots sont « patience » et « sérénité » pour continuer à avancer.
Corinne Suter de retour début 2026?
D’autant plus que l’équipe pourrait retrouver un renfort de poids lors des prochaines semaines avec le retour espéré de Corinne Suter, après avoir été touchée à la jambe gauche lors d’un entraînement à Saint-Moritz début décembre. « Elle est sur la bonne voie et progresse bien, même si nous ne savons pas encore exactement quand elle pourra revenir à la compétition. » Il ne serait pas utopique de retrouver la championne olympique de descente sur les pistes de Zauchensee en Autriche les 10 et 11 janvier de la nouvelle année. « On l’espère. Corinne est sur le bon chemin et elle évolue bien. »
Johan Tachet, Val d’Isère
