La Gaité Lyrique au cœur de Paris est en pleine effervescence. Les meilleurs athlètes tricolores des sports d’hiver avaient rendez-vous en cette fin de semaine dans les coursives de l’une des plus belles salles de spectacle de la capitale française pour évoquer leurs ambitions olympiques à moins de quatre mois des Jeux de Milan/Cortina. «Mon plus gros défi est d’être capable de mettre en place des éléments pour envisager une performance qui me permettrait de jouer une médaille», confie Alexis Pinturault face à la nuée de journalistes qui l’assaille. L’or olympique – il compte une médaille d’argent et deux de bronze – est la dernière récompense qui manque au magnifique palmarès du skieur de Courchevel.
Mais avant de penser à orner son cou du plus beau des métaux, le vainqueur du grand Globe de Cristal en 2021 doit se remettre sur les bons rails. En l’espace de treize mois, il a connu ses deux premières graves blessures aux genoux. À Wengen en 2024, il s’était déchiré le ligament croisé antérieur à gauche. En février dernier, il avait ensuite été victime d’une grosse contusion osseuse du plateau tibial interne avec une fracture associée ainsi qu’une lésion du ménisque interne au genou droit à la suite d’une chute lors du super-G de Kitzbühel.
Pas d’objectif chiffré
«J’ai trouvé un bon équilibre dans ma rééducation et ma réathlétisation. Les choses ont été bien faites cet été», poursuit le skieur de 34 ans. «Je suis content de ne plus avoir de douleurs. Je n’ai plus besoin de compenser lorsque je m’entraîne. Je suis en train de redevenir un athlète physiquement fort, sur les mêmes bases que celles sur lesquelles je me trouvais auparavant.»
Conséquence d’un été productif, Alexis Pinturault sera bien au départ du géant d’ouverture de saison à Sölden dans deux semaines. «J’ai besoin de me présenter au départ pour me confronter au plus haut niveau. Le plus tôt sera le mieux, aussi parce que je me sens bien, à l’inverse de la saison dernière où j’avais pas mal de douleurs avant de lancer mon hiver.» Il n’est toutefois pas question pour le skieur tricolore d’évoquer un quelconque résultat chiffré pour l’instant. «L’objectif ne sera pas d’être performant, mais de monter en intensité et en puissance. Le plus rapidement sera le mieux. Et ne faire qu’une discipline cette saison va dans ce sens.»
Une seule discipline au programme
Pour affronter au mieux son 16e hiver sur le Cirque blanc, l’homme aux 34 victoires en Coupe du monde a choisi de se concentrer uniquement sur le géant et ce, de manière raisonnée et sans autre alternative. «J’ai encore besoin de kilomètres et de temps. Il me reste du chemin à parcourir notamment sur les skis. Je dois encore rattraper le train, le wagon de tête, mais je sais que je peux construire sur un socle puissant. J’ai passé un cap important en n’ayant plus de douleur, ce qui me permet désormais de skier avec la tête libérée et en confiance.»
Johan Tachet/LMO, Paris