Ce n’était pas le résultat escompté par les Suissesses samedi à Levi. Malgré de bons passages, Wendy Holdener, Camille Rast et Mélanie Meillard ont manqué de constance sur deux manches. Il ne s’agit pas de précipiter les choses, mais il reste du travail à faire.

Des choses à prendre, des choses à laisser. Les Suissesses sont sorties du premier slalom de la saison à Levi samedi avec des sentiments mitigés. « Je n’ai pas pu montrer mon meilleur ski partout », a regretté Wendy Holdener, 8e et meilleure Suissesse au final. « J’ai eu de la peine à pousser en première manche, la 2e m’a beaucoup plus plu. Il y a certainement de quoi faire mieux. »

Avec ce premier slalom de l’hiver, au moins, les skieuses savent où elles se situent par rapport à la concurrence. « Absolument. Donc, il y a des choses à prendre avec. On retrouve le rythme de la compétition, et maintenant ça va s’enchaîner chaque weekend », s’est réjouie la Schwytzoise, qui avait probablement un des plus grands fan clubs sur place pour la soutenir. Le sourire aux lèvres, la skieuse expérimentée était finalement satisfaite de sa course, tout en sachant qu’elle pouvait encore rehausser son niveau.

La hanche qui brûle

Pour Camille Rast, la 15e place n’était pas vraiment à la hauteur de ses espérances. Malgré un 5e rang ici l’an dernier, Levi n’a jamais été une de ses pistes favorites. « Quand j’arrive à Levi, je sais toujours que c’est un peu 50-50. Si j’arrive à m’en sortir du plat, je fais une bonne course. Aujourd’hui, ce n’était pas trop le cas, donc le plat pour moi, ça reste un gros challenge. »

Il faut dire aussi que la Valaisanne souffre toujours de douleurs à la suite de sa blessure à Sestrières en février. En franchissant la ligne d’arrivée samedi, elle se tenait d’ailleurs la hanche en grimaçant. « C’est un comeback pour moi. Cet été, on a commencé par faire de la réhabilitation. L’année dernière, je n’arrivais pas à marcher. Je pars de loin », a noté la Vétrozienne, qui a dit avoir «l’impression que j’ai un briquet qui me brûle la hanche», ce qui a inévitablement aussi impacté sa confiance.

Un bon chrono

Mais la championne du monde de slalom refuse de se donner des excuses. « Je dois me reconstruire… C’est quelque chose qui prend du temps. Je dois apprendre à connaître cette blessure et j’espère réussir à me libérer sur les prochaines courses », a-t-elle insisté. Elle aussi avait un léger sourire après sa course, même si elle a confié que « Levi ne sera toujours pas dans mon cœur ». Malgré des difficultés sur la première partie plate, la skieuse a signé un excellent 3e intermédiaire dans le vert sur la partie raide. « Le chrono est bon. Je dois vraiment me concentrer là-dessus et voir qu’il y a beaucoup de positifs », a-t-elle noté. « Je vois le positif dans le mur. J’ai montré vraiment du bon ski. »

La saison de slalom commence tout juste, a-t-elle aussi rappelé. Pas de quoi tirer de grosses conclusions d’une seule course, donc. « C’est clair que le résultat n’est pas bon. Il n’est pas à la hauteur de mes attentes et de mon niveau… (mais) je peux construire là-dessus. C’est juste une question de temps. Il faut lancer la saison et ça ira mieux après. »

Une manche à oublier

La déception était plus grande pour Mélanie Meillard. Sur une de ses pistes fétiches, elle a peiné en seconde manche, retombant de la 12e à la 22e place. Son résumé de la course : « La première manche, c’était une bonne manche à prendre. La deuxième, c’est une manche à oublier », a-t-elle dit, les yeux mouillés.

L’Hérémencienne avait déjà confié avant la course qu’elle peinait à aligner deux bons passages du début à la fin de manière constante. Au moins pourra-t-elle retenir quelques belles choses de son premier passage sur la Levi Black samedi. « Mais je sais que je peux encore faire mieux. »

Le prochain slalom attend les skieuses déjà dans une semaine à Gurgl. Un temps court pour apporter des changements à leurs performances. Mais comme elles l’ont noté, il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais de se faire confiance et travailler les petites choses. La saison ne fait que commencer.

Sim Sim Wissgott, Levi