C’est presque devenu une habitude depuis la saison dernière, mais Alexis Monney arbore une nouvelle fois une coupe de cheveux toute fraîche cet automne. Et comme souvent, elle fait sensation. Lors de la traditionnelle semaine publicitaire de Swiss-Ski organisée à Dübendorf, le skieur de Châtel-Saint-Denis présente un splendide mulet, jalousé par l’ensemble des cadres helvétiques. C’est la preuve que malgré son tout nouveau statut de troisième meilleur descendeur de la planète, il est toujours le même jeune homme timide mais déterminé.

L’hiver à venir sera pour lui celui de la confirmation. Mais il pourrait aussi devenir celui de la consécration. Avec deux points culminants à venir, entre autres défis. Le premier? Kitzbühel, qu’il « rêve de gagner ». Il s’en était fallu de peu en janvier dernier, lorsqu’il avait finalement été battu de 0″08 par le Canadien James Crawford. Mais cette saison sera quelque peu particulière pour le skieur de la Veveyse car il est d’ores et déjà annoncé comme l’un des grands favoris de la descente… olympique.

Avec la Stelvio, le mariage parfait?

La raison, outre son classement mondial? Alexis Monney est comme un poisson dans l’eau sur la Stelvio de Bormio, qui accueillera l’épreuve. C’est d’ailleurs lui qui s’est imposé lors de la dernière descente de Coupe du monde disputée sur la piste lombarde, en décembre dernier. Le Fribourgeois avait réussi un véritable récital sur le très difficile tracé italien. « Bien sûr, c’est une bonne nouvelle que les Jeux olympiques aient lieu à Bormio si je parviens à me qualifier », avoue le 9e du dernier classement général de la Coupe du monde. « Après, tout le monde s’attend à ce que je sois bon là-bas mais il ne faut pas oublier que je n’ai gagné qu’une fois. »

Ne pas s’enflammer est le mantra de l’espoir à la trajectoire toujours plus ascendante. « Dans ma vie en général, rien n’a vraiment changé. J’ai toujours fait du ski pour moi et je vais continuer à le faire », relève-t-il d’ailleurs. « J’essaie de rester la même personne. Parfois, on me reconnaît au restaurant par exemple mais ça fait partie du travail. » Alexis Monney prend sa nouvelle vie avec philosophie. Il a entre autres été obligé de passer plusieurs jours à Dübendorf alors qu’il n’y venait que quelques heures dans le passé pour satisfaire ses partenaires. « Pas de problème, ça fait partie du métier. »

Garder les pieds sur terre

Un métier qui doit l’amener à performer une nouvelle fois sur la neige et ce, dès les première étapes de vitesse de la Coupe du monde aux États-Unis fin novembre. « Je suis content de ma préparation en Suisse et au Chili, on a essayé d’améliorer certaines choses et ça se passe bien », sourit le timide mais déterminé Fribourgeois, qui comme tout le monde a dû faire face à la terrible nouvelle du décès de l’Italien Matteo Franzoso. « Je n’ai pas encore eu le temps de tout digérer mais ça se fait petit à petit », insiste le double médaillé des derniers Mondiaux à Saalbach-Hinterglemm.

D’ailleurs, petit détail important, Alexis Monney ne prend absolument pas sa qualification pour les Jeux olympiques comme acquise au sein de l’incroyable armada helvétique en vitesse. « Il va falloir se donner une chance d’y participer en étant en forme dès le début de la saison. Ce serait magnifique de représenter la Suisse. Je me suis rendu compte que de participer à des grands événements est une sacrée expérience. »

Laurent Morel/JT/SSW/SR, Dübendorf