Performant en Coupe d’Europe, Matthias Iten est enfin parvenu à exprimer tout son talent sur le Cirque blanc en prenant une magnifique 10e place lors du slalom de Val d’Isère. Un résultat qui aiguise l’appétit du skieur zougois. Réaction.

Matthias Iten a les skis aussi affûtés que sa moustache. Le Zougois a marqué ses premiers points en Coupe du monde lors du slalom de Val d’Isère et avec la manière puisqu’il a pris une très belle 10e place. « C’est magnifique. C’est pour vivre ces moments-là que l’on s’entraîne dur. Je suis vraiment content que tout ait fonctionné », apprécie l’athlète qui aura pu compter sur un petit coup de pouce du destin puisqu’il était le dernier qualifié. Avec son dossard 61, il est parvenu à accrocher le 30e chrono de la première manche pour 18 centièmes devant le Français Antoine Azzolin.

En seconde manche, il a pleinement profité de s’élancer en premier sur une piste encore immaculée. « Tout était parfait », sourit-il après avoir grignoté vingt rangs au classement en signant le troisième temps sur le second parcours. Ce n’était d’ailleurs pas une surprise pour son entraîneur Julien Vuignier. « On a vu aux entraînements qu’il skiait toujours vite. Et là, il s’est vraiment éclaté », apprécie le coach valaisan.

Un demi-ticket olympique en poche

Mais le skieur de 26 aura dû se montrer patient, avant de démontrer tout son potentiel au plus haut niveau. En six départs de Coupe du monde jusqu’ici, il avait connu cinq éliminations et une non-qualification. « Ce n’est jamais évident de s’élancer avec des dossards élevés. Tu es obligé d’en faire davantage », explique Matthias Iten qui a déjà brillé par le passé en Coupe d’Europe en montant à quatre reprises sur le podium, dont la dernière fois à Levi il y a un mois. « Je sais que je ne suis pas loin des autres, je le vois aux entraînements. Aujourd’hui, j’ai réussi à le transposer en course. »

Avec son résultat, Matthias Iten a également rempli la moitié des critères fixés par Swiss-Ski, qui demande deux places dans le top 15 d’une discipline, pour une qualification olympique. « Oula, je ne pense pas aussi loin. Pour l’instant, je dois avancer étape par étape et continuer à progresser », poursuit le skieur de Suisse central qui a tout d’abord l’objectif de « performer en Coupe d’Europe ».

Loïc Meillard en exemple

Son second objectif est plus ludique: améliorer son français pour pouvoir pleinement s’intégrer dans une équipe de Suisse de slalom 100% francophone. « Je le comprends bien, mais j’ai encore de la peine à m’exprimer. » En attendant, il profite pleinement de l’émulation qui règne dans le groupe pour pouvoir progresser au contact de certains des meilleurs slalomeurs de la planète comme Loïc Meillard. « J’apprends énormément à ses côtés, notamment sur son professionnalisme et son approche de l’entraînement. On voit qu’il est à un niveau au-dessus. Et cela me motive pour la suite. »

Johan Tachet, Val d’Isère