Loïc Meillard a retrouvé le sourire en remportant le géant de Val d’Isère. Le skieur valaisan est enfin parvenu à faire tourner une roue qui était restée bloquée depuis le début de l’hiver. Réaction.

« On va se partager cette meule! » Loïc Meillard a toujours eu un gros appétit sur les skis, mais les 40 kilogrammes de fromage de beaufort qu’il porte à bout de bras, après son triomphe lors du géant de Val d’Isère, semblent trop massifs pour un seul homme. Et le festin promet donc d’être royal après le sensationnel triplé suisse réalisé dans la station savoyarde.

40 kilos de fromage pour Loïc Meillard. (Alexis Boichard/Zoom)

Et tout devant, le Valaisan avait faim de victoires sur cette Face de Bellevarde après un début de saison contrasté où son meilleur résultat restait une 9e place la semaine précédente lors du géant de Beaver Creek. « Il faut prendre les choses comme elles viennent, faire son chemin et un jour ou l’autre, ça tourne. C’est une satisfaction et un soulagement d’avoir fait le travail pour en être là aujourd’hui », savoure Loïc Meillard qui avouait au début de ce week-end être impatient.

Un gros travail aux États-Unis

Le large sourire qui éclaire son visage en dit long. En s’offrant son huitième succès en Coupe du monde – pour un 30e podium -, Loïc Meillard s’est visiblement libéré d’un poids. Un succès d’autant plus savoureux que, quelques heures plus tôt encore, le skieur d’Hérémence n’osait pas imaginer pouvoir grimper sur la plus haute marche du podium. « J’aurais volontiers pris une 5e place, ça aurait été un super pas en avant. Mais la victoire, c’est exceptionnel. D’autant plus lorsque c’est un triplé. »

Sur la piste, le champion du monde de slalom ne sentait pourtant pas de grandes différences par rapport à ses premières sorties de l’hiver. « Je n’ai rien fait différemment en fin de compte. Je pense qu’après Copper Mountain (ndlr: 18e), on était simplement dans le mauvais rythme, dans le mauvais timing. Techniquement, je skiais bien, mais il y avait des petits détails à travailler et à améliorer. » Pour retrouver la bonne trace, Loïc Meillard, en compagnie de Luca Aerni, a mis les bouchées doubles à l’entraînement aux États-Unis sous la houlette de Matteo Joris qui les a accompagnés outre-Atlantique. « On a profité d’être en bonne santé et d’avoir de bonnes conditions pour faire beaucoup de kilomètres. » La dernière semaine d’entraînement, chez lui, sur ses pistes de Thyon a également été salutaire. « J’ai pu arriver à Val d’Isère en confiance et en me sentant à l’aise. »

« On garde les pieds sur terre »

Ce résultat va ainsi permettre à Loïc Meillard de lancer pleinement son hiver. « On sait tous que le premier podium de l’hiver fait du bien. Après, je sais aussi que dans certaines conditions, sur certains parcours, j’ai encore du travail à faire. Donc, on garde les pieds sur terre avec l’objectif de réduire l’écart sur tous les terrains. » Et peut-être dès dimanche avec le troisième slalom de l’hiver qui se profile toujours sur la Face de Bellevarde où il est déjà monté à deux reprises sur le podium dans la discipline par le passé.

Johan Tachet, Val d’Isère