Fantastique Alessio Miggiano! Le Zurichois a réussi la course de sa vie lors de la descente de Val Gardena pour s’offrir une incroyable 5e place, à seulement six centièmes du podium. Il réussit les critères pour aller aux Jeux olympiques et confirme qu’il a du potentiel à revendre. Réaction.

Avant ce samedi, Alessio Miggiano, c’était six départs en Coupe du monde, dont une première fois à Val Gardena il y a exactement un an. Le descendeur zurichois de 23 ans avait dû attendre ce jeudi pour inscrire ses premiers points parmi l’élite, à l’occasion de l’épreuve sprint disputée sur la Saslong, qu’il a appris à apprivoiser. Celui dont les parents gèrent un restaurant renommé a gagné sa place fixe au départ de toutes les descentes de la saison à la faveur de sa 2e place au classement de la discipline en Coupe d’Europe l’hiver dernier. Et il compte bien y rester.

Après avoir su saisir sa chance jeudi et vendredi lors des premières courses dans les Dolomites, celui qui officie comme coiffeur de ses équipiers à ses heures perdues a littéralement explosé au grand jour ce samedi. Sur une piste qui favorise souvent les hauts dossards, il a su réussir une manche presque parfaite avec le paletot 43 pour arracher un incroyable 5e rang à seulement six centièmes de la troisième place détenue par l’Italien Florian Schieder. Un exploit monumental qu’il n’est pas prêt d’oublier et qui en appelle probablement d’autres.

Alessio Miggiano, félicitations! Quelle journée, quelle course! Quelles sont vos émotions quelques minutes après cet exploit?

C’est juste complètement dingue. Je suis sans voix. En français, on dit « incroyable », je crois, non? Cette journée, c’est un rêve!

Un rêve d’enfant qui se réalise?

Sans aucun doute. Je savais que j’étais en forme et que je skiais bien en ce moment, mais je n’aurais jamais osé rêver d’un tel résultat. C’est magique!

Il n’y a que six centièmes d’écart avec le podium. Avez-vous une pointe de déception malgré tout?

Si je considère cela comme une déception après une telle journée, c’est que je ne suis pas à ma place. Je suis incroyablement heureux. Après, oui, il y a peut-être 1% de déception, c’est logique. Je reste un compétiteur et il est vrai qu’après coup, j’ai dit à mes coéquipiers que si j’avais su, j’aurais probablement moins « ouvert » lors du dernier saut pour garder un maximum de vitesse. Il y a du potentiel pour faire mieux mais je suis super content que ça se soit passé comme ça aujourd’hui.

Cette 5e place signifie aussi une qualification, ou du moins que vous avez rempli les critères de qualification, pour les prochains Jeux olympiques. Rendez-vous en Italie?

Oui, c’est vrai et c’est assez fou. Je vais simplement continuer à essayer de bien skier, poursuivre sur ma lancée. Le reste suivra tout seul. Nous formons une équipe tellement forte, rien n’est acquis. Ce n’est pas une place assurée pour les Jeux olympiques, car cette équipe est folle, notamment vec Franjo (ndlr von Allmen) et Odi (Marco Odermatt). Ils ont beaucoup, beaucoup d’expérience. Mais c’est génial, l’équipe est très forte, et pas seulement en matière de ski. Nous avons un bon groupe de personnalités, où chacun essaie d’aider les autres. C’est très agréable et très important pour un jeune athlète comme moi, et j’en tire un grand bénéfice. Je les remercie. De mon côté, j’ai la chance d’évoluer derrière eux et qu’ils absorbent une grande partie de la pression.

Les Jeux olympiques, ça représente quoi pour vous?

Ils sont bien sûr un rêve, mais j’essaie de ne pas trop y penser, je me concentre sur mon travail au quotidien, sur mon développement. Le reste suivra tout seul. J’essaie simplement de continuer à foncer et ensuite on verra bien.

Avant les Jeux, il y a encore les classiques de janvier. Vous vous réjouissez?

Clairement! Mais cela ne sera pas simple. Je n’ai encore jamais fait toute la piste à Wengen par exemple. J’apprends encore. J’essaie simplement de donner le meilleur de moi-même chaque jour, même sur des parcours comme ceux de Wengen ou de Kitzbühel. Mais j’ai besoin d’emmagasiner de l’expérience, d’apprendre.

Pour vous, c’est également primordial de terminer dans le top 30 à la fin de la saison en descente car on sait que pour garder sa place en Suisse, c’est très difficile… Vous allez pouvoir désormais skier plus libéré?

Oui, tout à fait. Mais j’essaie en fait de ne pas trop penser aux résultats. J’essaie simplement d’appliquer mon plan. Je pense que jusqu’à présent, ça se passe bien. Là, j’ai bien sûr fait un grand pas en avant. Je suis très heureux que ça se passe ainsi.

Laurent Morel, Val Gardena