Un été marqué par deux opérations et des douleurs n’ont pas freiné Justin Murisier, qui entame sa saison avec le sourire et des ambitions, sur une neige nord-américaine qu’il affectionne particulièrement. Rencontre, à la veille du super-G de Copper Mountain.

C’est un Justin Murisier très souriant qui a participé mercredi au ski libre sur la piste West Encore de Copper Mountain. Contrairement à certains de ses coéquipiers (Marco Odermatt grippé, Franjo von Allmen légèrement touché au dos et Stefan Rogentin à un adducteur), le Valaisan va bien et même très bien. Plutôt une bonne nouvelle lorsqu’on connaît sa faculté à accumuler les pépins physiques.

« On a eu deux semaines d’entraînement ici qui n’étaient pas optimales parce qu’on ne pouvait s’entraîner que sur une vingtaine de secondes de descente qui était très plate », décrit-il. « Par contre, le côté positif, c’est que j’ai vraiment eu beaucoup de temps pour travailler avec mes physios et me refaire une petite santé. De ce côté-là, je me sens vraiment bien, j’ai moins mal. Je suis en meilleure santé que les deux dernières années donc c’est assez positif. » Opéré d’un genou en fin de saison dernière et d’une hernie discale en mai, le skieur de Bruson est prêt à aborder sa 13e saison de Coupe du monde.

« Ma préparation a été quelque peu freinée par ces soucis physiques je pense que c’est pour cela que j’arrive un petit peu plus tard en forme que les autres », explique l’athlète de 33 ans. « Mais ces deux dernières semaines, j’ai senti que la forme arrivait et je me sens prêt à attaquer ce premier super-G. » Surtout qu’il considère que la piste de Copper Mountain est « une des belles pistes de la saison » dans la discipline. « Ce n’est pas une piste de descente adaptée pour le super-G, comme souvent. C’est une vraie piste pour cette discipline, c’est vraiment sympa. »

Briller sur la neige américaine

Vainqueur pour la première fois en Coupe du monde il y a un an à Beaver Creek, Justin Murisier espère pouvoir récidiver cette saison, alors qu’il reste sur son meilleur hiver. « On vit une carrière de sportif à chercher des émotions comme ça. C’est vrai qu’on se réveille le matin, l’été, pour aller s’entraîner en salle de force, pour vivre ces moments-là. C’est clair que j’ai grand espoir d’essayer de pouvoir revivre ce genre d’émotions cette année et pourquoi pas encore pendant deux ou trois années. »

Il se réjouit de pouvoir à nouveau montrer ses qualités sur la neige américaine. « Même s’il n’y en a pas beaucoup cette année, elle reste spéciale, c’est une neige froide, seiche », décrypte-t-il. « Ce qu’il y a de très différent par rapport à l’Europe, c’est qu’on est en très haute altitude. Pour expliquer, c’est comme si quand on marche dans la neige, ça grince sous le pied. Cette neige est facile à skier. » Avec le défaut de pouvoir aussi rapidement se tromper dans les réglages. « Avec le matériel ou les appuis », précise-t-il. Si on est trop ‘dur’, on peut avoir de mauvaises surprises à l’arrivée. » Heureusement pour lui, son matériel (Head) fonctionne habituellement parfaitement sur ce type de neige. Et en ce début de saison, à l’image de Gurgl (triplé), la marque américano-autrichienne tourne bien.

Laurent Morel, Copper Mountain