Comment se construit la carrière d’un skieur jusqu’à la Coupe du monde? Comment arrive-t-on au sommet? Quels en sont les sacrifices? Autant de questions abordées avec la spécialiste de vitesse Malorie Blanc, le consultant Patrice Morisod, ainsi que deux grands espoirs du ski valaisan, Loane Dubuis et Julien Dubosson, lors d’une édition spéciale, la première tournée en public, à la salle du Bourgeois à Sierre.
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Le chiffre : 1%
Beaucoup d’appelés, peu d’élus. Lorsque l’on est juniors, il faut cravacher pour arriver au sommet de la pyramide du ski mondial. «Le 1% des athlètes arrive en Coupe du monde», estime Patrice Morisod qui se veut optimiste pour le futur. «Les jeunes, actuellement, sont des passionnés. Ils s’entraînent bien plus durement qu’à l’époque, on les voit se faire mal. S’ils arrivent en Coupe du monde, ce sera par le travail et pas uniquement par leur talent», poursuit notre consultant en prenant l’exemple de Didier Cuche qu’il a entraîné par le passé.
Des sacrifices pour performer
À 15 ans, Loane Dubuis et Julien Dubosson font partie des plus grands espoirs du ski valaisan et même suisse de leur génération. «Entre l’école, l’entraînement et les courses, nous devons faire de nombreux sacrifices, notamment au niveau de nos amis que nous ne pouvons pas voir tout le temps», mentionne le skieur du val d’Illiez. «Ce n’est pas toujours simple, mais on sait pourquoi on le fait», poursuit l’athlète de Nax. Les deux jeunes talents espèrent intégrer la structure NLZ à Brigue l’année prochaine. Malorie Blanc, qui a connu une progression linéaire, se rappelle de ses jeunes années. «Il ne faut pas oublier que le ski est un sport qui coûte. Je ne peux que remercier mes parents qui se levaient tôt et qui faisaient les trajets. Ce n’était pas facile, mais c’étaient des moments de partage qu’on n’oublie pas.»
Passer par les blessures
Rares sont les skieurs qui sont épargnés par les blessures lors de leur parcours sportif. «Je le dis toujours, le ski est un sport de merde. Chaque athlète va devoir passer par une, deux, trois blessures qui sont assez graves», rappelle Patrice Morisod. C’est déjà le cas de Loane Dubuis. Touchée au dos, elle avait manqué une partie du dernier hiver avant de le terminer sur les podiums des courses de sa catégorie d’âge. «Malorie m’avait écrit lorsque j’étais blessée. Elle m’a remonté le moral et m’a motivée.» La skieuse d’Ayent est un modèle du genre si l’on se rappelle qu’elle s’était blessée au genou gauche en février 2024, avant de fêter, moins d’un an plus tard, son premier podium en Coupe du monde à Sankt Anton.
Gérer les réseaux sociaux
«On passe peut-être un peu trop de temps sur les réseaux sociaux, mais ça reste important notamment pour les sponsors», concède Julien Dubosson. Patrice Morisod rappelle aux jeunes athlètes «de ne pas se faire happer» au détriment de l’entraînement et des études. Pour Malorie Blanc, les téléphones représentent «un piège». «Des études ont démontré qu’après avoir scrollé, tu es moins performant en réalisant ne serait-ce qu’une série de squats», souligne la championne du monde juniors qui minimise au maximum l’utilisation des différentes applications de son portable.
Johan Tachet
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