Alors que les skieurs alpins ont pris leur envol en Coupe du monde, les adeptes de ski-alpinisme sont dans les starting-blocks. A trois semaines du lancement de la saison aux Etats-Unis, on a évoqué l’hiver chargé et olympique à venir en compagnie de l’entraîneur national élites de Vercorin Jean-Philippe Fartaria et de l’athlète fribourgeois candidat pour les JO Thomas Bussard.

Pour voir l’émission, c’est ici:


Le coup de gueule

C’est une tradition de l’émission qui commence par le débrief des courses alpines du week-end. En l’occurrence, les slaloms de Levi. Et l’ancien slalomeur de Coupe du monde Didier Plaschy s’est montré critique avec l’équipe suisse à la télé, lui qui est consultant pour la SRF. «On ne peut quand même pas se satisfaire d’un 8e et d’un 14e rang (Holdener et Loïc Meillard) comme meilleurs résultats, non? Loïc et Camille Rast sont les champions du monde de la discipline en titre», rappelle-t-il deux jours plus tard. «On sait que l’équipe de slalom va réagir, mais on a le droit d’être critique. On est dans du sport d’élite, il y a des primes à gagner, des places à jouer. Se remettre en question permet de progresser.»

Le programme

Si les spécialistes de l’alpin ont repris les choses sérieuses, ceux du ski-alpinisme lancent leur hiver les 6 et 7 décembre aux Etats-Unis. Le début d’un hiver ultra-chargé rythmé par la Coupe du monde, les JO et la Patrouille des glaciers. «La planification et les discussions en début d’été sont alors très importantes. Entre le sprint et la Patrouille des glaciers, il y a un monde», sourit l’entraîneur. «J’aime cette polyvalence. D’ailleurs, des athlètes comme Loïc Meillard qui prouve qu’on peut être très bon dans plusieurs disciplines, m’inspirent vraiment», ajoute Thomas Bussard qui compte trois victoires en Coupe du monde.

L’extraterrestre

Impossible de ne pas évoquer Rémi Bonnet, le Marco Odermatt du ski-alpinisme, quand on accueille des membres de l’équipe suisse. «C’est très agréable d’avoir un tel athlète dans l’équipe. On sait que des podiums tombent à chaque Coupe du monde», admire Jean-Philippe Fartaria.

Le rendez-vous

C’est le plus grand objectif de sa carrière jusqu’ici: essayer d’obtenir son ticket pour les JO de Milan-Cortina. «Après avoir découvert les JOJ de Lausanne en 2020, je rêve de vivre les vrais JO», sourit celui qui avait conquis deux médailles. «Pour Milan-Cortina chez les garçons, on est quatre pour deux billets», reprend Thomas Bussard. Dans la course à la qualification, il aura notamment comme adversaire son frère jumeau Robin. «Il faudra être impliqué dès le début parce qu’il n’y aura pas beaucoup de courses pour prouver qu’on a le niveau pour aller aux Jeux», rappelle le Gruérien.

«Pour la sélection, on regarde les résultats mais aussi la gestion du stress et la courbe de forme», précise Jean-Philippe Fartaria. Pour rappel, c’est le sprint et le relais mixte qui ont été retenus par le CIO pour les JO. Un choix de disciplines qui avait fait grincer des dents les puristes préférant l’Individuelle. «Pour professionnaliser notre sport, il était déjà important d’être au programme», rappelle Thomas Bussard «Avec le sprint et le relais, on a un bon produit télé. On franchit une marche pour le futur de notre sport. Sachant que la France qui est organisatrice des JO en 2030 aimerait avoir l’Individuelle, on pourrait retrouver cette discipline, essence du ski-alpinisme, aux prochains Jeux», ajoute Jean-Philippe Fartaria.

Le frisson

Actuellement parmi les meilleurs au monde, Thomas Bussard se rappelle avoir commencé le ski-alpinisme avec les images de la Patrouille des glaciers en tête. «J’en ai vu à la télé ou sur les photos de mon papa sur des albums», se rappelle celui dont le papa François a notamment été double champion suisse. Après avoir remporté la PdG au départ d’Arolla en 2022, Thomas Bussard sera au départ de Zermatt en 2026. «Cette course est un mythe, un symbole, elle me donne les frissons.»

Gregory Cassaz/Le Nouvelliste


Les émission de la saison 3:

3 – Malorie Blanc, Patrice Morisod, Loane Dubuis et Julien Dubosson
2 – Loïc Meillard
1 – Wendy Holdener et Alexis Pinturault